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L'interview Mytho de Charles Eames


- "Dessine-moi un mouton"
- "Non ! Design-moi un mytho !

Véritable titan du design intergalactique grâce à quelques créations-phares alliant notamment bois, résine et fibre de verre, Charles Eames, 117 ans et une verve à la Audiard, n'en finit plus d'imprimer son emprunte aux quatre coins du globe.

Charles Eames
"Avec The Woods, je vais faire péter ce qui sera désormais mon plus bel écrin parisien"


Après un été studieux à remanier l'identité visuelle du siège social de Saupiquet à Vezoul, le voici aux manettes d'un projet parisien à la hauteur de sa démesure : penser le décorum de la galerie The Woods dans le XVIIIème arrondissement. Rencontre.


ALAIN POSTEUR :
 Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore, vous êtes au design ce qu'est Saupiquet au couscous et à la saucisse : culte... (il coupe)
 
CHARLES EAMES : Tu parles, Charles. 

ALAIN POSTEUR : Ne soyez pas modeste. Si vous aviez quelques mots pour résumer vos plus grandes créations ? 

CHARLES EAMES : (Sirotant son Perrier rondelle) Des attelles en bois pour les blessés pendant la seconde guerre mondiale ; la chaise DSW (Dining Sidechair Wooden base) qui sera à la fin des années 50 la toute première chaise produite industriellement en résine et en fibre de verre ; le lounge chair, fait de cuir et de bois... J'arrête, pour le reste vous avez Wikipédia.

ALAIN POSTEUR : Qu'est-ce qui vous a conduit à ce projet en partenariat avec la galerie The Woods ?

CHARLES EAMES : Je connaissais Simon et Lauren depuis 2010, on s'était rencontrés à un stage de poney à Chaville. Lauren m'a tout de suite emballé avec sa vision moderne du prêt-à-porter et de ce qu'elle désirait créer ; Simon, lui, avait une barbe d'enfoiré qui forçait le respect. Et je trouvais qu'il portait ses Pegasus avec brio. On avait aussi cette passion commune pour Beat 2 boule et Capone & Noreaga. Lorsqu'ils ont eu l'idée de monter cette galerie à deux, c'est donc tout naturellement que je leur ai proposé d'en assurer l'agencement, la "couleur" du mobilier et des objets mis en vente.

ALAIN POSTEUR : Quels ont été vos maîtres-mots, pour cette déco ?

CHARLES EAMES : Nain, doigt, barreau.

ALAIN POSTEUR : Mais encore...

CHARLES EAMES : Du nain, avec les statuettes malicieuses en plastic injecté designées par Ottmar Hörl. Du doigt, avec les sculptures irrévérencieuses en résine de l'artiste Maurizio Cattelan - du cactus aussi, avec la pièce emblématique de l'éditeur transalpin Gufram. Et du barreau, avec des chaises et des fauteuils de ma création, toutes et tous en fibre de verre.

Maison de Charles & Ray Eames


ALAIN POSTEUR :
 L'une de vos plus célèbres marques de fabrique, ces chaises...
 
CHARLES EAMES : Si tu le dis coco. D'ailleurs le chaland parigo a intérêt à ne pas traîner, parce qu'avec avec la gouaille de Simon, elles partent comme des petits pains fourrés.

ALAIN POSTEUR : Êtes-vous satisfait du rendu visuel de la galerie ?

CHARLES EAMES : Un peu mon n'veu. Chez The Woods, je vais faire péter ce qui sera désormais mon plus bel écrin parisien ! A côté des bureaux Pierre Paulin, des Swag Leg Chair de George Nelson, ils vont installer (faisant mine de scratcher sur la table Saarinen sur laquelle il s'est accoudé) une paire de MK2 pour la soirée Star Wars qui aura lieu à la galerie en mars prochain. Benjamin de The Pocket Factory y présentera en exclusivité des coffrets associant entomologie et figurines Star Wars des années 70. Avec en prime quelques invités déguisés en stormtroopers, pas de doute : on sera clairement du côté obscur de la farce.

Texte : Benjamin PIETRI

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